Pendant longtemps, ça m’a gavée qu’on affirme que je suis « courageuse ». Je vis un handicap invisible + de l’obésité morbide (qui est aussi une sorte de handicap à mon sens) + de la violence très grave dont j’ai été victime pendant mon enfance.
Et vraiment, pendant longtemps, ça m’a mise en colère d’entendre que j’étais courageuse. Non, ce n’est pas du courage, c’est de la survie. Je n’ai pas eu le choix. J’ai fait ce que j’ai pu avec ce que j’avais.
Mais, je crois que c’était parce que j’imaginais le courage comme un truc qu’on choisit et comme un truc valorisant alors que mon histoire était tout sauf valorisante.
Puis, petit à petit, en travaillant avec des victimes de violences, mon point de vue a beaucoup changé. Parce que je croise des héroïnes tous les jours. Des femmes qui ont vécu l’enfer et qui s’en sont sorties tant bien que mal. Et en fait, il en faut, une sacré dose de courage pour affronter tout ça.
Le courage, ce n’est pas l’absence de peur mais de continuer malgré la peur.
Aujourd’hui, je l’affirme. Je suis courageuse. J’aurais pu mille fois baisser les bras. J’aurais pu faire un milliard d’autres choix (peut-être des mieux, peut-être des pires). J’ai affronté l’enfer et je m’en suis sortie. J’affronte une autre sorte d’enfer avec mon handicap et je continue. Même si parfois, je baisse les bras. Pour quelques heures ou quelques jours. Ce n’est pas grave. J’avance à mon rythme. Et je suis fière de moi.
Et vous ? Vous vous sentez courageux.ses ?
Ronde au féminin 
Bonjour,
Sois fière de ce que tu es, belle et courageuse. Ton article me parle beaucoup.
Ce qui m’agace c’est qu’on me dise: « tu vas y arriver tu es FORTE »……. ce à quoi je réponds invariablement « non je suis COURAGEUSE c’est différent !! ».
Il y a dans la notion de courage quelque chose de valorisant et de beau. Comme toi, je ne baisse pas les bras. Je vois le verre à moitié plein là où d’autres le voit à moitié vide. Malgré les moments douloureux ou délicats que nous avons tous(toutes) à passer.
Par contre forte ? c’est comme dire « tu peux prendre tous les coups tu ne risques rien puisque tu es forte ». Un chêne est fort, c’est comme ça, il est fait ainsi. Un être humain non. Le courage, la résilience, c’est choisi et assumé.
Reste courageuse c’est une belle vertu et refuse d’être considérée comme quelqu’un de fort !
Bonne continuation.
Géraldine
Pas trop, j’ai été gâtée par la vie moi plutôt, avec beaucoup de chance ! J’ai pas de quoi être remarquablement fière… J’avance mon petit bonhomme de chemin en essayant de faire au mieux pour tout un chacun et pi c’est tout.